sam. Déc 21st, 2024

NOMINATION D’UN VIDEOMAN-ACTIVISTE DANS L’ÉQUIPE RÉGIONALE D’APPUI À LA RÉCONCILIATION DE BAMAKO


La grosse « blague » du ministre Ismaël WAGUÉ

Décidément les surprises n’en finissent pas avec certains départements ministériels. Alors que certaines promesses du « malikura » tardent à pointer le nez, des personnes  continuent à démotiver l’opinion nationale à travers des choix quelque peu farfelus. C’est du moins ce que l’on peut dire de la récente décision prise par le ministre de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale chargé de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.

En effet,  Dans  une décision ministérielle devenue virale, le ministre en charge de la réconciliation, de la paix et de la cohésion nationale chargé de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale,  le colonel Major Ismaël WAGUÉ a nommé en qualité de membre  dans l’équipe régionale d’appui à la réconciliation de Bamako, le sieur Boubou Diawara connu sur les réseaux sociaux sous le pseudo « Boubou mabel Diawara ». La décision  en date du 17 Janvier 2024 qui précise  que « l’intéressé bénéficie à ce titre des avantages prévus par la règlementation en vigueur ; le contrat définissant les conditions de travail de l’intéressé, lui sera soumis pour signature » ; est d’autant plus étonnante que l’intéressé en question est étiqueté comme « propagandiste à la solde de certaines autorités de la transition ». Et pour cause, Boubou Mabel Diawara n’est autre que celui qui a annoncé que des tunnels construits par les terroristes qui régnaient à Kidal ont été découverts par les forces armées malienne à la suite de la prise de la Cité des Ifoghas. Il n’en était absolument rien….

Cette décision qui en a interpellé plus d’un suscite des questions quant au sérieux de la mission confiée à l’équipe régionale d’appui à la réconciliation de Bamako, mais aussi sur la responsabilité engagée du département ministériel en question. Quelle est la valeur ajoutée que peut apporter un vidéoman activiste étiqueté de « propagandiste » à une équipe investie d’une mission de la plus haute importance en ces temps où le chef de l’Etat, le colonel Assimi GOÏTA a mis un accent particulier sur  la paix, la réconciliation et l’entente entre maliens ?

Après « ma famille d’abord » , place à « mes amis d’abord » ?

Il faut savoir que les équipes régionales d’appui à la réconciliation sont investies de missions qui ont pour objectifs de contribuer à la paix et l’entente notamment en informant et sensibilisant les populations ; en identifiant les mécanismes de médiation et de gestion des conflits locaux ; en identifiant, au niveau local  les forces sociales capables d’influencer sur le règlement diligent des conflits ; en promouvant les initiatives locales de soutien à la réconciliation. Ayant été officiellement lancées en fin octobre 2017, les activités de ces équipes sont prises très au sérieux étant donné leur rôle crucial dans le règlement de certains conflits communautaires. Pour ce faire, les équipes bénéficiaient  , du moins jusqu’à récemment,  de l’appui et du soutien financier de la communauté internationale, et d’autres partenaires techniques et financiers à travers des programmes internationaux dont le PNUD.  Ces équipes eu égard de leur rôle primordial, devront être en phase avec l’annonce faite par le chef de l’État le colonel Assimi Goïta  dans son discours à l’occasion du nouvel an, sur  la mise en place d’un dialogue exclusivement inter maliens.  Il va de soi qu’une telle initiative d’envergure qu’est le dialogue pour la paix et la réconciliation nécessite l’implication de personnes dotées d’une certaine expérience en la matière et d’une connaissance des réalités qui minent les vies des maliens, et pas uniquement sur les réseaux sociaux truffés de mensonges. Ces qualités ne peuvent bien évidemment pas s’accommoder avec la propagande et les tapages souvent effectués par des personnes qui sans aucun État d’âme camouflent les réalités que vivent les maliens.

Au regard de tout ce qui précède il est bon de se demander si les choix des membres des équipes régionaux d’appui à la réconciliation prennent récemment en compte les difficultés non négligeables que vivent les maliens au quotidien et ce que peuvent apporter de bénéfique ces membres au processus de réconciliation ;  dans le cas contraire il n’est pas à écarter que  ces nominations soient faites par affinités ou complaisance en totale déphasage avec l’esprit du « malikura » . Dans tous les cas il relève de la responsabilité du ministère en charge la réconciliation de prêter davantage attention et de rigueur à la mission de la plus haute importance a elle confiée.

AWA CHOUAIDOU TRAORE – NOUVEL HORIZON


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