sam. Oct 19th, 2024

JOURNALISME SENSIBLE AUX CONFLITS


UNE CENTAINE DE JOURNALISTES, BLOGUEURS ET ACTIVISTES DE BAMAKO, KOULIKORO, SÉGOU ET DE SIKASSO FORMÉS PAR L’AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS AU MALI

Dans l’optique de former les journalistes dans le choix des mots et des informations à traiter ainsi que le choix de la diffusion des informations à ce moment sensible que vit le pays, la salle de conférence Fodé Kouyaté du Centre International de Conférence de Bamako a abrité, hier mardi 10 septembre 2024, le lancement du programme « Media Masters : Formation des journalistes, blogueurs et activistes maliens ». Ce programme destiné à une centaine de journalistes, bloggeurs et activistes venus de quatre régions du Mali est financé par l’Ambassade des Etats Unis d’Amérique au Mali.

La cérémonie d’ouverture était placée sous la présidence du ministre de la Communication, de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, Mr Alhamdou Ag ILYENE , qui avait à ses côtés au présidium l’Ambassadrice des Etats-Unis au Mali, Mme Rachna Korhonen. L’évènement a aussi enregistré la présence du Président de la Maison de la Presse, Mr Bandiougou Danté, du Président de l’URTEL, des formateurs Salif Sanogo, en sa qualité d’ancien Directeur Général de l’ORTM, et de Mr Alhousseini Sidibé, formateur, cadre au ministre des affaires étrangères.

Lors de son allocution de bienvenue, l’Ambassadrice des Etats Unis au Mali, Mme Rachna KORHONEN a indiqué : « Nous sommes fiers de soutenir cette initiative qui s’inscrit dans nos objectifs plus larges des droits de l’Homme et de la paix. La capacité à réaliser des reportages précis et éthiques, en particulier en temps de conflit, est essentielle à la santé de toute la société. Elle garantit que les citoyens sont informés, que le discours public est fondé sur la vérité et que les médias servent de force pour le bien ».

SEM Korhonen a rappelé le rôle du journalisme, tant pour informer le public que pour demander des comptes aux responsables et autres détenteurs du pouvoir, toute chose qui ne saurait être surestimée. De sa conviction, une presse libre et responsable est le fondement de toute société moderne, servant à la fois de sentinelle et de plate-forme pour le libre échange d’idées.

« Ce programme de formation, financé par le Bureau de la démocratie, des droits de l’Homme et du travail du Département d’État américain, vise à doter 100 jeunes journalistes, blogueurs et activistes de Bamako, Koulikoro, Ségou et Sikasso des compétences nécessaires pour réaliser des reportages de manière éthique et sûre, en particulier dans des environnements difficiles. En mettant l’accent sur l’éthique journalistique, la communication en cas de conflit et les précautions de sécurité, ce programme répond à certains des défis les plus urgents auxquels sont confrontés les professionnels des médias au Mali aujourd’hui. À y’awou kolosi kunnafoni Jatiguitanw na. A kololo ka bon! [Méfiez-vous de la désinformation, qui constitue un danger] » a conclu Rachna Korhonen, Ambassadrice des États-Unis au Mali.

Quant au ministre de la Communication, Mr Alhamdou Ag ILYENE, il a rappelé à son tour l’importance de cette session de formation qui va magnifier les bonnes pratiques dans le journalisme sensible aux conflits et dans la pratique du journalisme tout court, et cela à un moment où la profession est confrontée à de nombreux écueils.

« La profession doit être au cœur du combat de chaque jour contre la violence, contre les stéréotypes, contre l’uniformisation du monde, contre la manipulation des Hommes et des idées. Vous devez tout simplement vous battre chaque jour pour la Paix, la Liberté et la Concorde Sociale. Car ces plaies, sont aujourd’hui nombreuses et profondes. Elles sont à vif, dans un monde où la violence, les conflits, les tragédies, se heurtent aux prises de conscience et aux mobilisations déclenchées par le talent, le courage, l’engagement de celles et de ceux qui mettent des mots, des images et des sons sur les souffrances, et aussi sur les espoirs de ceux qui, sans eux, seraient condamnés è subir, à souffrir, voire à mourir dans le silence.

C’est grâce à votre engagement, grâce à la présence des journalistes, des reporters et des photographes sur les terrains les plus dangereux que nous mesurons à quel point dans le monde actuel, l’image, la parole, la photo, le film, sont déclencheurs de Paix, de Droit, de débats démocratiques, ou au contraire, facteurs de discordes, d’affrontements, de haines et de manipulations graves à travers les fakes news. C’est dire toute l’importance de cette session de formation.

En effet, à un moment où le Mali et le Sahel vivent des moments importants de leur histoire, le pays a besoin de journalistes et de blogueurs bien formés et à cheval sur l’éthique et la déontologie. Durant ces deux jours, vous allez vous appesantir sur le journalisme sensible aux conflits. Vous verrez aussi les questions d’éthique et de déontologie, ainsi que la lutte contre les fakes news et les deepfakes. Enfin, vous aurez de salutaires connaissances sur la pratique du journalisme en zone de conflits », a indiqué le ministre Alhamdou Ag ILYENE.

Salif Sanogo, formateur, ancien directeur Général de l’ORTM, dira pour sa part qu’un journaliste doit savoir comment se comporter dans une zone à conflit ainsi que les mesures de précaution à prendre, et surtout comment faire attention aux fakes news et Deepfakes.

Selon ses explications, chaque session va durer 48 heures à Bamako, Koulikoro, Ségou et Sikasso. Il a lancé un appel aux apprenants d’être fidèles à l’éthique et à la déontologie du métier, de faire de telle sorte que les gens ne les indexent pas en disant que ce sont eux qui créent des problèmes. « Il faut qu’on fasse la noblesse de ce métier afin que les uns et les autres puissent savoir qu’on a un rôle important à jouer », fera-t-il savoir.

 Alpha C. SOW –  NOUVEL HORIZON

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