sam. Déc 21st, 2024

YEAH SAMAKÉ, PRÉSIDENT DU PACP À PROPOS DU RETRAIT DES PAYS DE L’AES DE LA CEDEAO :


« Le retrait de la CEDEAO s’il est consommé marquera un recul historique »

Les autorités de la transition du Mali en coordination avec les autorités nigériennes et burkinabés ont annoncé le 28 janvier 2024 leur décision de se retirer de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). À l’issue de son 66ème sommet ordinaire tenu le 15 décembre dernier, la CEDEAO a acté ce retrait, annonçant ainsi que ces trois pays cesseront officiellement d’être membres de la CEDEAO le 29 Janvier 2025, tout en fixant une période de transition de six mois au cours de laquelle « les portes de la CEDEAO resteront ouvertes aux trois pays ». En réaction, le président d’honneur du parti pour l’action civique et patriotique (PACP), a donné son avis sur ce retrait. Selon l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, ce retrait s’il est consommé marquera « un retrait historique ». Lisez donc sa déclaration !

« Retrait du Mali de la CEDEAO : Une décision aux conséquences lourdes pour l’intégration régionale et l’unité africaine

La récente annonce de retrait du Mali de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), soulève de vives inquiétudes quant aux conséquences graves d’une telle démarche pour le Mali et pour l’intégration sous-régionale.

Depuis sa création en 1975, la CEDEAO a été un moteur de coopération économique, de solidarité et de stabilité en Afrique de l’Ouest. Certes, l’organisation n’est pas exempte de critiques, mais elle demeure un cadre vital pour la gestion des défis communs auxquels nos nations font face : sécurité, développement économique, libre circulation des personnes et des biens, ainsi que la recherche d’une prospérité collective. Le Mali, en tant que membre fondateur, a toujours joué un rôle central dans cette ambition d’intégration régionale.

Un isolement dangereux pour le Mali

Le retrait de la CEDEAO, loin d’être une simple rupture administrative, risque d’enfermer le Mali dans un isolement diplomatique et économique. Les sanctions imposées par l’organisation par le passé ont déjà prouvé que la CEDEAO est nécessaire pour notre pays. En effet, ces sanctions, à tort ou à raison, ont fragilisé notre économie et affecté les populations. Aujourd’hui, un retrait définitif pourrait entraver davantage les échanges commerciaux avec nos voisins dans une période où le Mali a plus que jamais besoin de partenaires solides. Cela sera d’autant plus grave si des mesures préalables ne sont pas prises pour atténuer les impacts sur les citoyens maliens.

De plus, sur le plan sécuritaire, où les défis transnationaux comme le terrorisme nécessitent une coopération régionale accrue, s’éloigner de la CEDEAO est une démarche périlleuse. L’unité d’action est essentielle pour restaurer la paix et la sécurité dans le Sahel.

L’héritage des pères fondateurs

Il est impératif de rappeler que l’indépendance du Mali, arrachée grâce au leadership visionnaire de nos pères fondateurs, repose sur une aspiration profonde à l’unité africaine. Le président Modibo Keïta, fervent panafricaniste, avait fait de l’intégration régionale et continentale une priorité stratégique pour bâtir une Afrique unie et prospère. Cet idéal ne doit pas être compromis, même en temps de transition politique.

C’est avec cette vision d’unité et de solidarité que résonnent encore les paroles de notre hymne national :

« Debout villes et campagnes !

Debout femmes, jeunes et vieux !

Pour la patrie en marche vers l’avenir,

Pour notre dignité renforçons bien nos rangs, Pour le salut public, Forgeons le bien commun, Ensemble au coude-à-coude, Faisons l’Afrique unie. »

Ces mots, porteurs d’un message intemporel, rappellent que le destin du Mali est indissociable de celui de l’Afrique. Construire une Afrique unie est un devoir sacré qui transcende nos désaccords immédiats et s’inscrit dans une perspective historique et stratégique.

Un appel à la sagesse et au dialogue « En ces temps de transition, j’invite respectueusement les autorités maliennes à faire preuve d’un sens élevé de panafricanisme. La consolidation des relations avec nos voisins de la CEDEAO, loin d’être une faiblesse, est une preuve de leadership éclairé. Le Mali, terre de dialogue et de convergence culturelle, doit continuer à jouer un rôle de pont pour renforcer l’intégration régionale, plutôt que de s’en éloigner.

Le dialogue doit rester la voie privilégiée pour surmonter les divergences avec nos partenaires régionaux. Rejoindre la table des discussions, travailler à une réforme inclusive de la CEDEAO et défendre les intérêts du peuple malien depuis l’intérieur de la Communauté est le chemin qui honore notre histoire et notre responsabilité envers les générations futures.

Conclusion : Pour une intégration africaine renouvelée Le Mali a toujours été un pilier de l’intégration ouest-africaine. Aujourd’hui, il appartient aux dirigeants de la Transition de choisir entre l’isolement ou la réaffirmation de notre engagement envers une Afrique unie et solidaire. Le retrait de la CEDEAO, s’il est consommé, marquera un recul historique. Il est encore temps de faire preuve de sagesse, de renouer les liens fraternels et de poursuivre ensemble l’œuvre d’intégration pour laquelle tant de générations se sont battues.

Comme l’affirme notre hymne, le salut du Mali passe par le renforcement de nos rangs pour « faire l’Afrique unie », une Afrique forte et solidaire. Honorons cette vision qui constitue le socle de notre dignité nationale et de notre avenir commun ».

Rappelons-nous toujours que #DIRIGERCESTSERVIR

Niankoro Yeah SAMAKE

Président d’Honneur du PACP

Ancien Ambassadeur

Ancien Maire

Ancien Candidat aux Élections Présidentielles

NDLR : Le titre et l’introduction sont de la rédaction 

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