sam. Fév 22nd, 2025

L’ESSAYISTE ROMANCIÈRE MME TRAORE HANANE KEITA À L’OCCASION DE LA RENTRÉE LITTÉRAIRE 2025 :


« Quoi de mieux que d’user de la plume plutôt que des armes pour s’exprimer ? »

À l’occasion de la rentrée littéraire Edition 2025, la directrice de publication du quotidien Nouvel Horizon, non moins romancière et essayiste, Mme Traore Hanane Keita, a tenu à s’exprimer sur la problématique du livre et de la lecture dans notre pays. Dans une note diffusée pour l’occasion, Mme Traore qui est l’auteure du roman « Femmes sans avenir » et de l’essai « Et si on relisait le Coran ? » expose les valeurs liées à la lecture, et à ses bienfaits pour la jeunesse. Partant du thème de l’Edition 2025 qu’est « L’Afrique des jeunes », Mme Traore estime que la lecture, « permet aux jeunes d’appréhender, de se projeter et de réaliser qu’il est possible de vivre dans un Mali meilleur et prospère… ». Lisez donc ! Le thème choisi pour l’Edition 2025 de la rentrée littéraire : « L’Afrique des jeunes », m’interpelle énormément. Nous le savons, la jeunesse constitue notre avenir de par le cours normal de l’évolution qu’a souhaité le Tout-puissant. La jeunesse, c’est aussi l’un des atouts forts de l’Afrique, car c’est une force de travail constamment emplie de soif de vivre, de vaincre et de réaliser ses rêves. En effet, en Afrique, selon les données fournies par les Nations Unies en 2023, près de 60% de la population a moins de 25 ans (environ 864,9 millions de personnes). Au Mali, le dernier recensement général révèle que sur une population de plus de 22 millions de personnes, 32% représente des jeunes âgés de 15 à 34 ans, et 53,6% de la population est estimée être âgée de 0 à 17 ans. Ces données sont d’autant plus interpellatrices, que seuls 33,7% de la population malienne âgée de 15 ans ou plus est alphabétisée. Ce qui nous amène à la raison de notre présence ce jour : la lecture ! La lecture au sens propre du terme ne signifie pas uniquement de placer les lettres, les unes après les autres, et d’énoncer les mots et les phrases qui en sortent. La lecture est bien plus profonde que cela. Elle consiste à nourrir l’intellect, à acquérir du savoir, à s’informer et à se former. Sur le plan du développement, la lecture permet de s’évader, de s’envoler, de se faire des idées ou de nourrir davantage ses idées, de se projeter dans ce que nous n’avons pas ou ne pensons pas pouvoir avoir. La lecture c’est aussi un moyen de comprendre, à travers les écrits, la vision ou l’expérience d’autrui que notre vécu personnel n’est qu’une infime partie de ce que représente la vie. La lecture permet à une personne qui se sent à l’étroit ou bloquée dans ses ambitions, de voir plus grand et de se projeter dans un meilleur avenir… La lecture est un tout ! Elle permet, si la jeunesse en prend conscience, de poser les bases d’un futur meilleur , de voyager à travers le monde, de prendre connaissance de la diversité de personnes , de cultures, de religions et de sciences, qui existe à travers le monde et cela , rien qu’en lisant quelques lignes d’un ouvrage. C’est pourquoi nous devons inciter la jeunesse malienne à lire. Oui, à lire, et à diversifier sa lecture , car cette jeunesse, très souvent, n’a pas la chance de voyager, de s’évader, d’aller à la rencontre d’autres personnes et de se rendre compte que le monde ne se limite pas uniquement à la capitale des trois caïmans ou aux V8 que certains considèrent comme le summum. Non, il y a une vie en dehors de nos frontières et qui peut être vécue ici au Mali et mise en œuvre grâce a l’acquisition de connaissances à travers la lecture. Elle permet donc aux jeunes d’appréhender, de se projeter et de réaliser qu’il est possible de vivre dans un Mali meilleur et prospère, à l’image de ces nations où règnent la cohésion, la paix et le vivre ensemble. Un Mali où la jeunesse prend son avenir à deux mains et décide d’écrire des pages plus glorieuses de notre histoire, différentes de celles qu’on lui a jusqu’ici imposées. Je suis particulièrement heureuse de voir que chaque année, de nouveaux écrivains émergent et sont de plus en plus jeunes. Cela est un bon signe, c’est le signe qu’au Mali, la jeunesse prend conscience de l’importance de la littérature pour s’exprimer et aussi pour apprendre… De bon augure donc que le Président de la Transition ait consacré 2025, « Année de la Culture au Mali » ! Eh oui, cela est une bonne décision, pourvu qu’elle soit suivie d’effets, dans un Mali où les jeunes ont soif qu’on les écoute. Quoi de mieux que d’user de la plume plutôt que des armes pour s’exprimer ? Saisissons cette opportunité pour faire exploser le talent de nos jeunes sous le regard de la terre entière et bâtir un Mali Meilleur, le vrai « Mali Kura » !

Traore Hanane Keita – Essayiste Romancière –  NOUVEL HORIZON

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